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Français
11-Mar-2007 -- Nous savions que quelque chose de spécial se produisait au niveau des paysages agricoles semi-arides du sud du Niger. Nos petites excursions l'année précédente dans la région de Zinder nous avaient impressionnés ; nous pouvions voir partout des jeunes arbres en train de repousser dans les champs des agriculteurs. Nous y sommes retournés cette année pour vraiment mesurer la densité des arbres et la quantité de bois présente dans les champs. C'était un dimanche et plutôt que nous reposer à Zinder, nous avons choisi de continuer notre travail de terrain. Nous avons roulé vers le sud en direction de la frontière avec le Nigeria, en faisant de nombreux arrêts pour mesurer les arbres. Une fois que nous avons réalisé que nous passions proche d'un point de confluence non visité (13N 9E), nous avons fait un petit détour vers Magaria pour le saisir.
Le paysage rural est l'un des plus denses du Niger, une grande plaine sableuse avec d'innombrables villages Hausa, chaque village ayant ses silos de mil et de sorgho. Nous avons rencontré un fier cavalier, l'un parmi de nombreux autres au sein des exploitants agricoles Hausa. Nous sommes arrêtés pour bavarder avec des femmes vêtues de vêtements de vives couleurs, qui revenaient d'un village voisin. Arriver jusqu'à la confluence était relativement aisé en voiture comme en témoignait l'enchevêtrement de traces de passage de charrettes qui sillonnait les champs de la saison sèche. À environ 500 mètres de la confluence, nous avons laissé la voiture et terminé à pied. Chacun de nous avait son propre GPS, et nous avons donc fait la course pour voir qui trouverait et arriverait à la confluence en premier. La technologie GPS ne cesse de nous émerveiller - chaque GPS a fait son propre calcul, mais tous ses calculs étaient tous en accord au dixième de seconde d'arc près, là où nous nous trouvions.
Ce travail de terrain corroboré par des photographies aériennes documente une grosse augmentation de la couverture arborée au cours des 30 dernières années dans les exploitations agricoles des régions rurales à forte densité de population. Les agriculteurs investissent dans la terre en utilisant une variété de techniques de gestion des ressources naturelles, y compris, l'amélioration de la régénération naturelle des arbres. En de nombreux endroits, la densité des arbres a été multipliée depuis 1975.
Aujourd'hui les parcs arborés agricoles ont remplacé les champs nus balayés par le vent des années 1970. Les photographies aériennes montrent que la densité des arbres sur l'exploitation agricole a été multipliée par 10 à 20 fois. Nos résultats suggèrent une superbe réussite humaine et environnementale à une échelle encore jamais vue dans le Sahel Ouest-Africain. Les populations rurales ont régi de façon proactive à la dégradation à grande échelle occasionnée par les grandes sécheresses des années 1970 et 1980 et ont commencé à protéger massivement leurs ressources, en encourageant la régénération naturelle, en reconstruisant leurs sols et en récoltant l'eau des maigres pluies.
English version
11-Mar-2007 -- Continued from 14N 6E.
We knew that something special was happening to the semi-arid agricultural landscapes of southern Niger. Our brief excursions the year before into the Zinder region had impressed us – everywhere there were young trees regenerating in farmers' fields. We returned this year to take a closer look, and to actually measure the tree densities and amount of wood on the land. It was Sunday, and rather than spend the day resting in Zinder, we opted to continue our field work. We drove south toward the Niger-Nigeria border, stopping often to take tree measurements. Realizing that we would come near an unvisited confluence point, we made a slight deviation en route to Magaria to capture it.
The landscape is one of the densest rural areas of Niger, a vast sandy plain settled by countless Hausa villages, each village with its granaries of millet and sorghum. We encountered a proud horseman, one of many among the Hausa farmers. We stopped to chat with colorfully dressed women on their return from a neighboring village. Reaching the Confluence was relatively easy by car, since there were countless cart tracks crisscrossing the dry season fields. At about 500 meters from the Confluence, we left the car and closed the distance by foot. Each of us had our own GPS, so we raced each other to see who could find and reach the Confluence first. GPS technology never ceases to amaze us – each GPS computing independently, but in total agreement down to a tenth of an arc second about where we were.
Through our field work, supported with aerial photographs, we documented major increases in tree cover over the past 30 years on farmlands in areas of high rural population density. Farmers are investing in the land using a variety of natural resource management techniques, including the enhancement of natural tree regeneration. In many places, tree densities have increased tenfold since 1975.
Today, agricultural parklands have replaced the barren, wind-swept fields of the 1970s. Aerial photos show that on-farm tree densities have increased ten- to twenty-fold. Our findings suggest a human and environmental success story at a scale not seen before in the West African Sahel. Rural people have reacted proactively to the large-scale land degradation that occurred during the droughts of the 1970s and 1980s, and have massively started protecting their resources, encouraging natural regeneration, rebuilding their soils, and harvesting the scanty rainfall.