French version
09-Mar-2013 -- Of the many landscapes that occur in semi-arid Africa, there are a few that truly stand out. The confluence at 15N 13W exemplifies one of these. Given its uniqueness and isolation, we’ve had plans to capture this one for six years. The opportunity finally presented itself because of a vegetation and land use study that we are conducting in eastern Senegal. At last, a field trip put us within reach. On a Friday night, we camped in a shrub savannah under a starry sky, a short drive from our starting point. At night, we enjoyed the familiar calls of the White-faced Scops Owl, the African Cuckoo, and the wailing howls of a family of Side-striped Jackals.
Late Saturday morning, we drove to the closest drivable point along a cart trail about 8 km from the Confluence. Those final kilometers had to be hiked owing to the density of the bush cover. The oddity of this landscape is not readily apparent from our ground photos. One has to see it from the air – as I did when I flew over it in the wet season of 1994, or from the Google Earth satellite perspective to appreciate its eccentricity. The bird’s eye view reveals a homogeneous bushland punctuated by tens of thousands of white dots, randomly scattered, in high density but rarely coalescing. There are no visible traces of human activity. Most people are baffled by what they see in the aerial views – including West African geographers. Yet, these bright dots – circular areas on the ground usually ranging from 5 to 10 meters across – are common in many African landscapes, but not usually in the densities we find in eastern Senegal. They are, of course, the result of decades, indeed centuries of termite activity. At the center of each circular feature is an active or defunct termite mound, surrounded by a barren surface of exposed, bright soil.
Termites build towering mounds with a complex network of subterranean tunnels and vents that help regulate the internal temperature. In time, the mounds erode away, creating a wide surrounding surface of very compact soil where shrubs and grasses have difficulty taking root.
As we proceeded on foot through this natural landscape, we had to zigzag around thorny Acacia macrostachya bushes. We followed a maze of cattle trails through the tall, golden Andropogon grasses. The small, deciduous barwood tree, Pterocarpus lucens, was the predominant woody species. It appears lifeless and dormant in the long dry season; in the wet season, it comes to life – along with everything else, transforming the land into every shade of green. The terrain was perfectly flat – an ancient surface that is part of a vast sedimentary basin dating back to the Cretaceous. Our progress was slow, as we stopped to take pictures, admiring the flowering Adenium obesum plant – sometimes mistaken for a small baobab. Here and there, the melodious Black-crowned Tchagra (a bush shrike) would sing for us. By noon, the temperature surpassed 40 degrees C. Every kilometer or so, we would take a break in the shade of a giant baobab tree. They were like oases in the desert – harboring all kinds of life. Birds darted among the branches, and lizards scurried into holes. Hundreds of monkey fruit pods hung from its canopy. A herd of cattle stood its ground, unwilling to give up the only shade around.
We reached the Confluence under the blazing midday sun. After shooting the required photographs, we rested quietly in the shade of a Boscia bush, taking time to appreciate our unique location in a very remote, unspoiled, natural landscape.
French version
09-Mar-2013 -- Parmi tous les paysages qui existent en Afrique semi-aride il y a certains qui se distinguent nettement des autres. La confluence 15N 13W se trouve dans un de ceux-ci. A cause de son caractère exceptionnel et isolé nous avions prévu depuis six ans de la « capturer ». L’occasion s’est présentée elle-même, grâce à une étude sur la végétation et l’utilisation du sol que nous conduisons dans l’est du Sénégal. Nous pouvions enfin réaliser notre projet. Un vendredi soir, nous campions dans une savane à arbustes sous un ciel étoilé, à une courte distance de notre point du départ. Pendant la nuit nous écoutions avec plaisir les chants familiers du Petit-duc à face blanche, le Coucou africain, et les hurlements plaintifs d’une famille de Chacals à flancs rayés.
Le samedi, en fin de matinée, nous avons conduit la voiture sur une piste à charrette jusqu’à la limite carrossable, à environ 8 km de la confluence. Il a fallu faire ces derniers kilomètres à pied à cause de la densité de la végétation. L’étrangeté de ce paysage ne se voit pas facilement dans nos photos prises au niveau du sol. Pour apprécier son excentricité il faut le voir d’en haut, comme je l’avais fait en le survolant en avion pendant la saison des pluies en 1994, ou par la vue de satellite de Google Earth. La vue d’avion révèle un terrain de broussaille homogène, ponctué par des dizaines de milliers de points blancs, éparpillés au hasard, à haute densité mais rarement fusionnés. Il n’y a aucune trace d’activité humaine. La plupart des gens sont déconcertés par ce qu’ils voient dans les photos aériennes, y compris les géographes d’Afrique de l’Ouest. Pourtant ces points brillants – des surfaces circulaires au sol, variant généralement de 5 à 10 mètres de diamètre, sont fréquents dans beaucoup de paysages africains, mais pas dans les densités que l’on trouve dans l’est du Sénégal. Ils sont bien entendu le résultat de décennies, voire de siècles, d’activité de termites. Au centre de chaque forme circulaire est une termitière, active ou défunte, entourée d’une surface dénudée de terre, exposée et brillante.
Les termites construisent des monticules imposants, avec un réseau complexe de tunnels souterrains et d’orifices qui aident à régler la température intérieure. Avec le temps les monticules s’érodent, créant une large surface de terre autour, très compacte, où les arbrisseaux ont du mal à s’enraciner.
Pendant notre progression à pied à travers ce paysage naturel, nous étions obligés de zigzaguer autour d’arbustes épineux d’Acacia macrostachya. Nous avons suivi un dédale de pistes de bétail à travers les hautes herbes dorées Andropogon. Le Pterocarpus lucens, petit arbre à feuilles caduques, était l’espèce ligneuse prédominante. Il apparaît dormant et sans vie pendant la longue saison sèche ; à la saison des pluies il revit ainsi que tout le reste de la végétation, transformant en toutes les nuances de vert le paysage. Le terrain était parfaitement plat – une surface ancienne qui fait parti d’un vaste bassin sédimentaire datant du Crétacé. Nous avancions lentement, avec des arrêts pour prendre des photos, admirer la plante Adenium obesum en fleur, qui est quelquefois prise à tort pour un petit baobab. Ca et là le Tchagra à tête noire mélodieux chantait pour nous. Dès midi la température dépassait 40° C. Après chaque kilomètre environ nous faisions une pause à l’ombre d’un gigantesque baobab. Ces arbres étaient comme l’oasis de désert, abritant toutes sortes d’êtres vivants. Des oiseaux s’élançaient parmi les branches, des lézards se précipitaient dans des trous. Des centaines de gousses du pain de singe pendaient à sa canopée. Un troupeau de bétail restait planté là, refusant d’abandonner le seul endroit ombragé des environs.
Nous avons atteint la confluence sous le soleil brulant de midi. Après avoir pris les photographies requises nous nous sommes reposés tranquillement à l’ombre d’un buisson Boscia, profitant de ce temps pour apprécier cet emplacement unique, dans un paysage très isolé, préservé et naturel.