English Version
French Version
25-Oct-2002 -- En quittant le point 23N 49E nous n’étions pas certains de pouvoir atteindre notre prochain objectif, le point 23N 48E, avant le coucher du soleil. J’avais donc planifié d’installer notre campement dans les dunes Dahnā’. C’est une bande de dunes, de 30 kilomètres de large, qui relie le grand désert du Nafūd au nord avec le Rub` al-Khāliy au sud. Lise et moi connaissions bien le coin pour nous y être aventurés il y a deux ans. Et nous savions que dans ces 30 kilomètres il y en aurait 10 qui seraient particulièrement difficiles à franchir. Nous anticipions donc beaucoup de sable mou, de poussage, de pelletage, d’utilisation des «sand ladders» (genre de «traction-aid» pour le sable), et de remorquage de voiture à l’aide de longs câbles.
Afin de nous aider à oublier ce qui nous attendait, j’ai fait une crevaison afin de détendre l’atmosphère. Nous étions donc à plus de 150 km du plus proche garage et je n’avais déjà plus de pneu de rechange. Par conséquent nous avons gardé nos doigts croisés pour le reste du voyage. Quoique je savais avoir un tube de rechange dans une de mes nombreuses boîtes de pièces.
Puis, tout à coup nous avons fait une rencontre assez étonnante. Une chamelle qui venait tout juste de donner naissance à son petit. Nous pouvions encore voir le bébé tout couvert de sang et des morceaux de placenta dans le sable. Le petit ne pouvait pas encore tenir sur ses pattes et la mère semblait très épuisée. Mais son instinct maternel la poussait quand même à se lever debout et se mettre entre nous et son bébé afin de le protéger. Nous décidons alors de ne pas nous éterniser pour ne pas l’épuiser encore plus.
En partant j’aperçois dans mon rétroviseur un pick-up Toyota kaki sortant de nulle part, la populaire monture moderne des bédouins du désert. C’était le propriétaire de l’heureuse maman qui venait voir à l’accouchement. Encore une fois nous sommes surpris de voir que le fameux «Quart Vide» est loin de l’être. En effet à chaque fois que nous nous y aventurons nous y faisons toujours des rencontres.
Comme prévu nous nous enlisons souvent et nous devons utiliser nos pelles, nos bras, nos «sand ladders» et même nos cordes à quelques reprises. Le soleil commençant à descendre rapidement sur l’horizon, nous décidons de nous arrêter à 17h15 pour installer le campement, lové confortablement dans le creux d’une magnifique dune de sable rouge, dont les coordonnées GPS sont: 22°59.804’N et 48°10.529’E. Nous avons droit à un délicieux souper de côtelettes d’agneau et de pommes de terre en robe des champs. Pour un repas dans le désert c’était tout simplement divin.
Après cette longue et épuisante journée nous sommes tous très heureux de nous engouffrer dans nos sacs de couchage pour une nuit de sommeil bien méritée. Pendant la nuit nous entendons un ronfleur, mais au matin il fut impossible d’identifier le coupable car tout un chacun se défendait bien de ronfler la nuit. Il va donc falloir faire un autre voyage pour trouver le coupable.
Vendredi matin, nous avons levé le camp vers 6h45, afin de compléter les 18 km nous séparant de notre objectif. Comme je m’en doutais déjà nous avions installé notre campement à seulement 3 ou 4 kilomètres de la fin des dunes Dahnā’. Par conséquent nous devons nous arrêter afin de regonfler les pneus en quittant les dunes de sable pour la plaine de gravelle.
Nous atteignons le point 23N 48E sans problème pour réaliser que nous sommes les premiers à atteindre le site. Aucune trace de pneu ou de pas aux alentours du point en question. Nous sommes un peu surpris car nous devions y rencontrer un autre groupe de chasseurs de confluences dirigé par mon ami Mushtaq Mahmood. En fait nous devions tous camper sur ce point hier soir mais comme il se faisait tard nous avons été obligés de nous arrêter plus tôt.
Nous prenons les photos habituelles et nous repartons en direction de notre prochaine destination: 24N 48E. Toutefois nous comptons bien nous arrêter en route pour ramasser des fossiles marins ou des pointes de flèches, sur des sites dont nous avons obtenu les coordonnées GPS.
English Version
25-Oct-2002 -- When leaving 23N 49E, I was not sure if we could reach 23N 48E before sunset so I was planning to set camp somewhere in the Dahnā’ dunes, a 30 kilometre-wide set of dunes going from north to south and linking the Nafūd and the Rub` al-Khāliy deserts. Lise and I knew the area very well as we crossed those dunes a little south from here two years ago. It is only 30 kilometres wide but the last 10 kilometres is made of very difficult soft sand and we expected some hard driving, pushing, pulling and digging work.
To help to relieve the stress we had, I got my first flat tire soon after lunch. And we knew the next petrol station was quite far at 150 km north-east. So we kept our fingers crossed for the rest of the trip as I was going to finish it without a spare tire but at least I had a tube in one of my spare parts boxes.
At one point we met a female camel that just gave birth. It was an amazing sight to see that new born life in such a desolated place. The mother was quite tired but always managed to stay between her baby and us, showing her maternal protective instinct. So we did not get too close and decided to leave quickly as not to disturb them too much.
As we were looking in our mirrors we could see a Toyota pickup truck coming out of nowhere and a Bedouin got out to take care of the two camels. Again I was wondering why they call this desert the "Empty Quarter" as you keep doing many encounters every time you adventure into it.
As predicted we got stuck many times but we managed to stop only 18 kilometres from our goal. We knew we had almost finished crossing the Dahnā’ dunes but it was getting late, the sun was going down quickly, and we wanted a nice sandy campsite, so we stopped at 5:15 pm inside the crescent of a lovely dune, at 22°59.804’N and 48°10.529’E, and we set camp for the night. We had a nice dinner made of baked potatoes and lamb chops cooked over the fire camp. It was lovely to have a decent meal in such a remote place and we all appreciated the luxury of it.
After a long day everybody stepped in his or her sleeping bag to get a well-deserved rest. During the night we could hear some snoring but it was impossible to identify the culprit as everyone did pretend they don't snore. That will need a more serious investigation next time we go on a Confluence hunt.
Friday morning at 6:45 after we cleaned our campsite, we took off to complete the last 18 kilometres that separated us from 23N 48E. As I had foreseen we had stopped only 3 or 4 kilometres from the end of the Dahnā’ dunes. Soon we were re-inflating our tires, as the terrain was now more of desert gravel plains.
We reached the point without any problem and realized that nobody has been there at least in recent days. We were supposed to meet another group of people led by my friend Mushtaq Mahmood and I was surprised as I agreed on letting him claim the first visit of that point. In fact the plan was to meet him here last night and camp here, both groups together. But as we could not cross the Dahnā’ dunes before sunset I thought we would at least see some remains of their campsite.
Anyway, we took pictures and video footage again before to aim at some fossils’ and arrowheads’ waypoints I did get from someone else. Those points were on our way to the next confluence we planned to visit: 24N 48E.