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04-Aug-2003 --
Le 1 août 2003, Gaby et moi avons entrepris une expédition afin d’atteindre ce confluent. Nous avons dû au préalable préparer notre tracé sur les cartes topographiques et les importer dans notre GPS, préparer tout le matériel et nourriture (pas déshydratée) et du vin (6 litres) pour cette expédition de 6 jours.
Distances parcourues : 709 km en train, 61.7 km en canot, 15.1 km de portage, 280 mètres de marche, 240 km en voiture.
1 août :
Départ en voiture de Québec vers Hervey-Jonction (120 km), pour prendre le train (l'Abitibi) vers Senneterre (347 km),
avec
notre canot rempli de 5 barils de matériel.
Notre arrêt convenu avec Via Rail est le mille 184. Premier imprévu : le train est en retard de 2h45 en raison d’un déraillement
dans les jours précédents, et nous débarque vers 21h30 sur la voie ferrée après un voyage excitant de 6 heures où les arrêts imprévus
sont nombreux, l’ambiance est rigolo et les gens sont sympathiques. Nous installons notre tente à la noirceur près d’une vieille maison
parmi une quantité phénoménale de brûlots et une « absence de bruit » étonnante et presqu’inquiétante, comme l’on peut rarement observé en forêt.
2 août :
Réveil vers 8h00, toujours aucun son. Départ sous un ciel ensoleillé, sans déjeuner, vers le portage qui doit nous mener au premier lac
d’une série de 4, munis de clochette et bonbonne de poivre de cayenne (pour éloigner les ours). Notre canot contenant tous nos bagages est pour
l’occasion
monté sur un support à roues pour nous faciliter le portage.
Le portage de 700 mètres est très difficile en raison du terrain détrempé et boueux.
Arrivés au petit lac (1 km) vers 10h00, nous pagayons depuis 2 minutes seulement lorsque nous apercevons un orignal (femelle),
le seul mammifère rencontré du voyage… Nous atteignons à l’autre extrémité du lac le ruisseau qui nous mènera au Lac Choiseul.
Le ruisseau est très étroit et non praticable en canot. Il faut portager celui-ci (300 m), traverser ensuite une partie du Lac Choiseul (2.5 km),
pour nous installer pour la nuit sur une roche en face du Capitachouane Club. Les emplacements prévus avant notre départ sont submergés
par le niveau d’eau élevé du lac.
3 août :
Départ vers 10h30 pour compléter la traversée du Lac Choiseul et franchir le ruisseau qui mène au Lac Capitachouane.
Cette fois-ci le ruisseau est assez large pour canoter mais très long et sinueux (5 km en ligne droite, 10 km en zigzag), beaucoup plus long
qu’indiqué sur nos documents, et avec un léger courant. Nous prévoyons déjà remonter cette section au retour via une route forestière (portage de 11 km).
Arrivés sur le lac, nous nous installons pour camper sur une petite plage en bordure est du lac. L’eau du lac est à 78ºF, l'après-midi est relaxe, soleil,
chaleur, baignade… Nous nous sentons seuls au monde. Demain, la conquête du confluent!
4 août :
Pluie abondante qui retarde notre départ. Nous laissons tous nos effets sur place puisque nous reviendrons coucher après notre visite du confluent
(à 17.5 km). Nous traversons le reste du Lac Capitachouane, puis le Lac Perronne et enfin le
Lac Moore
près duquel se trouve le confluent Vers 14h45,
nous approchons la rive du lac à proximité du confluent. Il nous reste 500 mètres à franchir à travers la forêt. Denis part seul muni du GPS, boussole
et clochette vers le confluent. Après 150 mètres, dans une forêt très dense avec de multiples embûches. Denis abandonne à
360 mètres du confluent.
Vers 15h30, nous débutons le long retour vers le campement (4 heures 15 minutes),
épuisés et désappointés..
5 août :
Départ du campement pour atteindre un portage de 11 km sur une route forestière, afin d’éviter de remonter le ruisseau sinueux et pour revenir au
campement rocheux du Lac Choiseul. Il fait 34C, nous manquons d’eau potable, et le calvaire dure 4 heures.
6 août :
Départ vers midi à la pluie pour atteindre un court portage (5 km) qui nous mènera à la voie ferrée, afin de reprendre le train à 7h30 le
lendemain matin. Nous nous servons du téléphone satellite (loué, en cas d’urgence) pour avertir la gare de Senneterre de nous embarquer un peu
plus loin que prévu. Nous installons la tente à 4m des rails (erreur!) et nous nous endormons un peu anxieux de la possibilité de ne pas se réveiller
à temps pour reprendre le train.
7 août :
Notre peur de rater le train est non-fondée, puisqu’à 5h le vacarme du passage d’un long train de marchandise à deux pas de la tente nous a brusquement
réveillé, pour ne pas dire effrayé. Nos embarquons vers 8h pour le voyage de retour, fatigués, un peu déçus mais heureux, assis confortablement à boire
des cafés et à regarder défiler des paysages, des villages et des gens assez uniques, et on se dit qu’on reprendra bientôt « l’Abitibi ».
(
Peut-être pour tenter de nouveau ce confluent…)
English
04-Aug-2003 --
We (Gaby and Denis) began our quest on August 1 2003, with our planned route traced on topographic maps and stored in our GPS, and with enough food (real, not dehydrated), wine (6 liters) and equipment (including a rented satellite phone for emergencies, as well as pepper spray and bells to scare bears) for a six-day expedition.
Distance travelled : 709 km by train, 61.7 km by canoe, 15.1 km of portage, 280 m on foot, 240 km by car
August 1 :
We begin with a 120 km car ride from Quebec City to Hervey-Jonction to board the 12:15 train (the « Abitibi ») towards Senneterre (345 km),
with our canoe and 5 barrels of equipment, having pre-arranged with Via Rail to get
off at Mile 184. The first of several hitches to come: the train is almost 3 hours late and, despite an exciting 6-hour ride with many unscheduled
stops and in the company of several memorable passengers and crew, we disembark at about 9:30 p.m. by the side of the tracks, in pitch-black darkness.
In the middle of nowhere. We put up our tent beside an abandoned shack, while under attack by hordes of blackflies. As we go to sleep, the absolute
silence is unfamiliar and eerie.
August 2 :
Up at 8 o’clock, sunny skies, still no sounds to be heard. In the daylight, Gaby notices that we are surrounded by raspberrry bushes
(= bears!). We pack up to the tune of Gaby jingling the bells, skip breakfast, and head toward the near-by portage that is to take us to the first
of a series of 4 lakes. Our canoe is strapped to a 2-wheeled dolly rigged to pull rather than lift the load,
but the 700 m portage over muddy terrain is nevertheless difficult.
Two hours later, we arrive at a tiny lake that we must cross to reach a stream leading to Lac Choiseul; we spot a female moose after only 2 minutes
of paddling, the only wild mammal we would encounter during our trip. Upon reaching the stream, we discover that the water level is too low to paddle,
and we must again portage all the equipment (300 m) over slippery rocks and logs in knee-deep water. We finally reach Lac Choiseul and paddle 2.5 km,
deciding to camp on a rock across from the Capitachouane Club; most of the possible campsites we had planned to use are submerged due to high
water levels in the lakes.
August 3 :
At 10:30 we leave to complete our crossing of Lake Choiseul, entering a stream to take us to Lake Capitachouane. Our documents had
indicated a 5 km paddle, but we end up zigzagging for 10 km (with Gaby jingling the bells at every turn) and agree that we will portage this portion
(11 km on a logging road) on our return trip. We set up camp in early afternoon on one of the lake’s 2 sandy beaches, taking advantage of the sunny
weather and warm (25C) water and enjoying the feeling of being alone in the wilderness. Tomorrow, the confluence!
August 4 :
Heavy rain in the morning delays our departure. We leave our gear on site, intending to return here after the 35 km paddle to and from the confluence.
We cross Lake Capitachouane, Lake Perronne and finally Lake Moore, where we set ashore at the point nearest the confluence (500 m). At 2:45 p.m.
Denis sets off into the forest with the bells (just in case…) and the GPS; he gives up after 140 m, the forest is too thick ,
and he emerges from the woods wet and scratched after tripping over the many rotting stumps.
At 3:30 p.m. we begin the 4 ¼-hour paddle back to camp, disappointed and very tired.
August 5 :
Sunny and hot. We pack up and head back towards the logging road for the 11 km portage, to avoid paddling up the winding stream on the way back to our
rock camp on Lake Choiseul. The 4-hour canoe-pulling is exhausting, the thermometer reads 34C, Gaby sees that the road is lined with blueberry bushes
(= bears!) and jingles the bells frequently, we run out of drinking water and Denis must decide between wine or swamp water to quench his thirst;
he opts for the latter, Gaby refuses both.
August 6 :
Departure at noon in heavy drizzle, heading for our last portage (5 km) that will take us to the train tracks; a wheel on the dolly finally breaks
approximately 100 m from our destination. Still no bears in sight.
Since we must be ready to board the train at 7:30 the next morning, and are actually 1 km further than the arranged pick-up point and worried that
the train won’t stop for us, we use the sat phone to inform the station in Senneterre of our position. We set up the tent 4 m from the tracks
(bad move!), and fall asleep worried that we won’t wake up in time.
August 7 :
Our worries were unfounded since we are literally shaken awake at 5 a.m., absolutely petrified, as a freight train thunders past the tent.
We are ready and swatting mosquitos as our train arrives at 8, store our gear in the baggage car, and fall into the comfortable seats.
We drink several coffees as we gaze out the window at the unique scenery, villages and people, a bit disappointed but happy. Gaby is now sorry
about not having seen a single bear... We agree that we will soon take the « Abitibi » again. (Maybe to reattempt the confluence?)